Pierre DESHUISSART
Au mois d'octobre 1793, un manouvier, nommé Georges Gayant, le dénonça au
comité de surveillance du canton de Crécy comme ayant tenu le 3 août
1792 (14 mois auparavant), en présence d'un cultivateur du pays, nommé Bougenaux, des propos inciviques
ainsi formulés dans l'acte d'accusation : "Au moment où avait paru le manifeste du duc de Brunswick,
il aurait dit à Bougenaux, chez un limonadier de Crécy, qu'il n'y avait rien à craindre quand
la contre-révolution arriverait dans la commune, parce que quand on en aurait "foutu" une douzaine
à bas, il répondait du reste; que la royauté était indispensable; que le territoire
français était trop grand pour une république; que les départements se battraient les
uns contre les autres; qu'il fallait rétablir la royauté et la noblesse"
Sous l'inculpation de ces propos, Deshuissarts fut arrêté
le 15 octobre 1793 comme suspect, et écroué d'abord à la maison d'arrêt de Crécy.
Le 25 pluviose an II (14 février 1794),il en fut tiré pour être détenu à Meaux
dans les bâtiments du ci-devant évêché. Les pièces composant son dossier furent
envoyées à l'accusateur public
Fouquier-Tinville le 12 prairial an II (31 mai 1794). Le 17 prairial an II (5 juin de la même année)
Fouquier-Tinville fit lancer contre lui un mandat d'amener pour qu'il fut transféré à la Conciergerie.
Son procès s'instruisit à l'audience du 1er thermidor an II (19 juillet 1794).
Les témoins cités étaient au nombre de deux : Georges Gayant et Jean Bougenaux. Pas de défenseur,
cela n'était plus en usage. Quinze autres accusés furent jugés en même temps que lui.
Condamné à la peine de mort, il fut exécuté le même jour à la barrière
du trône en compagnie de 26 autres victimes. Il n'était âgé que de 39 ans, et laissait
cinq enfants en bas âge.
A épousé une nièce de Jean-Claude THIBAULT guillotiné
© Documentation fournie par : J-F Fétis