THOMMERET Jacques
M. Thommeret, curé de Noysy-le-Sec, Assermebté, considéré comme bon patriote, fréquentant volontiers les cabarets, même les maisons de jeu, adoré de ses ouailles, il pensait n'avoir rien à craindre; malheureusement il avait le verbe haut et ne se gênait pas pour dire ce qu'il pensait. Ainsi, au cours de l'été de 1793, au moment de l'arrestation des Girondins,l'avait-on entendu, dans une auberge, déblatérer contre les Jacobins et dire son espoir dans le soulèvement de la Vendée et ces propos avaient été soigneusement notés par deux membres du Comité de surveillance. Sans être cependant inquiété, il avait continué son ministère et célébrait encore le culte au début de 1794; finalement il avait été arrêté avec son vicaire, M. Meurville, le 3 ventôse (21 février), sur l'ordre de Crassous, mais la municipalité l'avait, dès le lendemain, fait remettre en liberté; il avait été réincarcéré quinze jours plus tard.
Peu après, le 14 floréal (3 mai), Rousselle est passé par Noisy-le-Sec; il a constaté - et il s'est empressé de dire à Robespierre - que, dans la localité, on n'oubliait pas les deux prêtres; ceux-ci n'avaient abjuré qu'à la dernière extrémité; d'après les renseignements pris, il n'était pas douteux qu'ils avaient été des amis du traitre Gobel.
Il ne saurait, après cela, être question de relâcher M. Thommeret, " ennemi de la République, dira Fouquier-Tinville, un des plus zélés partisans de la faction liberticide du fédéralisme", ayant comme tel participé " aux complots du tyran Capet et de sa famille". Déclaré coupable, il sera guillotiné le 22 messidor (10 juillet).
© La vie religieuse sous la Terreur pages 265 & 266