de la TERTINÉIRE Olympe Louise
Louise-Olympe de la Tertinière, née à Château Gontier, 60 ans, était veuve de M. René Dean de Luigné, officier des armées du roi. Elle habitait le château de la Bossivière à Argenton, alors du diocèse d'Angers. Trois filles étaient restées avec elle et les deux garçons avaient émigré. Sa demeure servit de cachette à de nombreux prêtres réfractaires. Lorsqu'elle fut arrêtée avec ses trois filles, le 17 décembre 1793, deux prêtres étaient présents qui s'enfuirent, mais l'un fut repris, l'abbé Ledoyen, vicaire à Contigné. Celui-ci devait être guillotiné à Angers le 5 janvier Mme de Luigné et ses trois filles, Louise 37 ans, Françoise 33 ans, Catherine 29 ans, furent enfermées à la prison du Calvaire. Le 25 janvier, elles comparurent devant la Commission militaire. Leur appartenance à la noblesse et leurs liens avec les prêtres réfractaires suffirent à les faire condamner à mort. En marge du procès-verbal de leur interrogatoire, figure la lettre G qui veut dire " guillotiner ". Pour Mme de Luigné et sa fille aînée, Louise, le G a été rayé et remplacé par F (à fusiller). Pour Françoise et Catherine le G a été maintenu, mais il est indiqué en marge que Catherine est malade. En fait, celle-ci souffrait, dit-on, de la petite vérole. La tradition rapporte que lorsqu'on vint chercher Mme de Luigné et sa fille Louise, le 1er février, Françoise voulut monter aussi dans la charrette, mais sa mère lui aurait dit : " Tu vas avoir froid, va chercher ta pelisse. "Ainsi Françoise resta près de sa soeur Catherine et toutes deux échappèrent à la mort, bien qu'elles aient été condamnées à nouveau le 31 mars 1794. La dissolution de la Commission militaire les sauva de la mort. La scène de leur arrestation avec l'abbé Ledoyen figure dans les vitraux de la chapelle du Champ des Martyrs.
le 30/10/2003
© Les Martyrs d’Angers : 1793-1794, d’André MERLAUD