FREY Siegmund Gottlod Dobroujka-Schoenfeld ( dit Junius )
Né à Brno, en Tchécoslovaquie, en 1759, guillotiné à Paris le 6 avril 1794.
Juifs moraves, Junius, Emmanuel né en 1767) et Léopoldine née vers 1775, enfants
d'un fiancier, apparaissent à Strasbourg en été 1791 et se présentent comme des réfugiés
politiques obligés de fuir le despotisme autrichien. Adoptant le nom de frey ( " libre " en allemand
), ils prennent parti dans les querelles strabourgeoises, embrassant la cause des Jacobins les plus exaltés.
Venus à Paris avec la chaude recommandation de ces derniers, ils y sont très bien accueillis. Junius
prend symboliquement part au 10 août 1792, se fait donner un certificat de présence et sollicite sa
naturalisation français dès le 26 août, pour être venu " dans des temps orageux,
partager les souffrances des vrais patriotes " N'y étant pas parvenu, il dépense largement pour
s'attirer une clientèle qui comprend notamment Chabot et Fabre d'Eglantine. Dénoncé à
plusieurs reprises avec son frère et sa soeur comme " espions de la première catégorie
à la solde de la Prusse et de l'Autriche ", il n'est vraiment suspect qu'après la chute des
Girondins. Robespierre se décide à mettre un terme aux prodigalités suspectes et aux intrigues
de la famille Frey après le mariage de l'ex-capucin Chabot, qu'il soupçonnait déja, avec Léopoldine,
mariage comportant une dot de 200 000 livres. Il dénonce la " faction autrichienne ". Chabot se
défend en dénonçant à son tour les " combines " de Fabre d'Eglantine dans
l'affaire de la Compagnie des Indes et Fabre à son tour " donne " Chabot comme membre d'un complot
contre-révolutionnaire. Tout ce mode de " copains " et de coquins " se retrouve sous les
verrous. Sans qu'on ait pu étabir la moindre preuve contre eux, les frères Frey sont guillotinés
avec Chabot, Fabre d'Eglantine, l'abbé d'Espagnac, après avoir été mêlés
au procès de Danton afin de salir ce dernier.
® Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799 édition
Bouquins
10/04/2002