ESTAING Charles Henri ( d')

Né à Ravel-Salmérange, Puy-de-Dôme, le 24 novembre 1729, guillotiné à Paris le 28 avril 1794 Sur les champs de bataille de Raucoux et de Lawfeld en 1746 et 1747, envoyé en Inde avec Lally-Tolendal en 1757-1758, le comte d'Estaing demande à servir sur mer en 1777. Son action durant la guerre d'indépendance américaine est à la mesure de la médiocrité de la flotte française mais il évite un désastre naval possible et s'empare de la Grenade. Revenu avec la popularité d'un vainqueur, d'Estaing est nommé gouverneur de Touraine, participe à l'assemblée des notables de 1787 où il soutient la politique de Calonne, puis à celle de 1788. Nommé commandant de la garde nationale de Versailles après la prise de la Bastille, il ne fait rien lors des journées d'octobre 1789 et accompagne le roi, qu'il vient littéralement de " livrer ", à Paris. Peut-être conscient après coup de sa faute il démissionne de ses fonctions, Avide de popularité, il parade à la fête de la Fédération en " uniforme national ". désapprouve la fuite à Varennes, prêtre volotairement le serment civique, brigue en vain le ministère de la marine et obtient seulement le titre d'amiral en janvier 1792. Convoqué comme témoin au procès de Marie-Antoinette, il déclare avoir eu à se plaindre de la reine mais n'ose point trop la charger. Arrêté en mars 1794. Inculpé de complicité dans une prétendue " conspiration du 6 octobre " il est condamné et exécuté. Esprit brillant, ambitieux, intrigant, mais superficiel et léger, d'Estaing est le type du l'homonymie et des traits de caractère que certains se complaient à mettre en parallèle, il n'a rien à voir avec un président de la 5ème République, étant mort sans descendance et dernier de son nom.



® Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799 édition Bouquins

08/04/2002