Elie-Louis Dufaure de Lajarte (3ème et dernier de la branche ainée)

Né le 25 février 1754 il est baptisé le 28 du même mois.

Le 3 mai 1778 il acquiert l’office de Conseiller au Parlement, résigné par Jean de Fonteneuil. Il la résignera lui-même le 18 juillet 1783 au profit de René Demoulin.

Le 24 février 1779 il acquiert la charge d’Avocat Général précédemment occupée par François Armand de Saige

Il a été deux fois dispensé du « Marc d’Or » le 30 avril 1778. Sur le point de se faire pourvoir de l’Office de Conseiller au Parlement, attendu qu’il est noble, comme il le prouve. La seconde fois, sur le point de se faire pourvoir de l’Office d’Avocat Général de Sa Majesté.

Elie-Louis, dès son installation se trouva en butte avec le Premier Président Leberthon. Il fut suspendu pendant 3 mois, avec l’accord de la majorité du Parlement à la suite d’un réquisitoire qui « aurait effarouché le Parlement ». Il fit appel devant le grand Conseil qui lui donna raison et le fit réintégrer sans retard dans ses fonctions.

Le 9 juin 1781, Elie-Louis, Conseiller du Roi, Premier Avocat Général, demeurant en son hôtel du jardin Royal, et sa sœur Marie-Hélène de Geres, signent un acte de partage de la succession de leur père.

Parmi les biens d’Elie-Louis figurait un bien de campagne à la Sauve dont sa mère avait la jouissance et une maison au coin de la rue Judaique et de la rue des trois Conils.

Elie-Louis fut arrêté en 1794 :

Dufaure Lajarte, domicilié à Bordeaux, âgé de 40 ans, marié, sans enfants. Détenu au Palais Brutus depuis le 16 Nivôse par ordre du Comité de Surveillance, comme ci-devant noble. Ci-devant avocat général du ci-devant parlement, vivant de son revenu : 4.500 Livres., suivant sa déclaration. Ne s’est jamais montré l’ami de la révolution.

Elui-Louis fut guillotiné le 22 messidor An II (10 juillet 1794) avec un certain nombre de ses collègues : Jean André Meslon, 46 ans – François Joseph Chaperon de Terrefort, 60 ans – Romain de Filhot, 48 ans – de Lassine, 43 ans – J.B. de Laporte du Sault, père, 64 ans.

Ses biens furent vendus, comme « bien nationaux. ». 2 maisons : 1 et 25 rue Jemmapes, ci-devant Ste Colombe, à St Médard d’Eyrans : 11 journaux, 26 régies.

Une maison Cours du Jardin Public, achetée 15…. Livres. en 1727 et estimée a 12.500 Livres.

Une maison 31 et 33 rue Faures achetée 18.000 Livres. et 1727 et estimée 46.500 Livres.

Une maison Cours du Jardin Public, achetée 85.000 Livres. en 1779 et estimée 74.200 Livres.

Une maison 12 rue Bouquière et autres rue Poitevine et d’Enfer, achetées 24.500 en 1733 et estimé 12.000 Livres.

Lors de la vente du 24 messidor an 7 on apprend que la maison du 31 et 33 rue des Faures, et une autre 41 rue de Poitevine, ainsi que du domaine de Montferrand, devaient appartenir à Degères, émigré « après le partage de la pré succession de sa mère. L’adjudicataire de cette vente étant ……. Jeanne Merlet de Bellevue, veuve Dufaure de Lajarte ! Elle avait déjà pu sans doute racheter d’autres immeubles, puisque lors de cette vente elle est dite demeurent 112 cours du Jardin Public. Ce qu’elle a pu racheter à cette date a été adjugé 68.225 Livres.

D’un livre de Jean Perreau, édité à Bordeaux sur Trente Demeures Bordelaises, et leur secret, j’ai pu extraire quelques renseignements sur l’hôtel qu’Elie-Louis habitait, ainsi qui appartient actuellement à Madame Blanchy

L’hôtel fut construit entre 1769 et 1772 par les frères Laclotte, architectes, à coté du jardin public et bordant l’allée de Tourny. Il a donc fallu 3 ans pour le construire.

Il fut vendu en 1777 à Denis Mac Carthy, Ecuyer (appelé également Macarty), Conseiller au Parlement, qui le vendit le 13 12 1779 à Jeanne Merlet de Bellevue, veuve de Messire Jean-Baptiste Louis Dufaure de Lajarte, pour le prix de 85.000Livres. dont 50.000 Livres. comptant en écus de 6 Livres., le solde dans 5 ans. (78.000 pour l’hôtel et 6.000 pour le mobilier ; à savoir : statues de marbre, grandes glaces, trumeaux, en coignures, tringles de rideaux, tapis…. Etc.)

Dans le même livre l’auteur rédige une courte notice deux branches qui existaient à l’époque, et les renseignements qu’il donne sont assez imprécis.

Elie-Louis avait épousé le 13 septembre 1786 Simone Dubergier de Lusie, née le 03 octobre 1768

Dans l’acte de mariage du 04 juillet 1786, il est qualifié : Chevalier, Conseiller du Roi, Premier Avocat Général. Il habitait chez sa mère, dans son hôtel sur le Jardin Public, paroisse St Seurin. L’acte précisait, outre le consentement de sa mère, l’avis et l’agrément de son oncle, représenté par Antoine Dufaure de Lajarte, Seigneur de la Motte Curton.

Simone Dubergier de Lusie est la fille de Raymond Bubergier de Lusié, Ecuyer, Seigneur de Grolet et autre lieux, Chevalier de St Louis, et de Feue Dame Marie Anne de Sossiondo. Elle habitait rue du Ha paroisse Ste Eulalie

Elle apport en mariage :

Une maison appelée « à Picault », au bec d’Ambès, venant de la succession de sa mère

Elie-Louis est déclaré

Héritier général et universel des biens de sa mère, à charge de payer à sa sœur, épouse de Géres, sa part légitime et de coutume.

Il apporte aussi

Une somme de 100.000 Livres. à prendre sur les plus clairs biens, effets, meubles et immeubles, présents et a venir après le décès de son oncle Antoine Duraure de la Motte Curton.

Parmi les quelques 50 signatures de témoins – outre celles du marié et de sa mère, de la mariée et de son père – Dufaure de Lamothe, oncle donateur, Dufaure de Géres (la sœur), de Géres, Dubergier de Chauvet, Dubergier de Boucaud, Bubergier de Favars, Chauvet, Boucaud, Langoiran, St Marc de Favars, Bubergier l’ainé… et plusieurs Merlet et Carton 

A la mort d’Elie-Louis sur l’échafaud, la branche Ainée s’éteint.

Sa femme lui avait survécu (elle est décédée en 1822) ainsi que sa sœur Marie-Hélène, épouse de Géres

Les membres des deux branches étaient très liés. Les uns et les autres étaient parrain et marraine des enfants de l’autre branche. Cette bonne entente et bon esprit de famille est autant plus à signaler qu’il y avait une très grosse différence de fortune…

A bien des occasions ils se soutenaient comme en témoignent en particulier :

La requête de 1762 présentée par jeanne (née Merlet de Bellevue) en son nom et celui de ses enfants et de ses cousins.

La requête de 1768 présentée par Louis, en son nom et celui de son frère et de ses neveux

Le testament de Marie-Hélène de Géres qui, nous l’avons vu dans la notice, laisse une grande partie de sa fortune a ses cousins et cousine..

 

 

© B.Maurice

le  9 03 2007