BIRON Armand Louis De Gontaut ( duc de Lauzun puis de )
Né à Paris le 13 avril 1747, guillotiné à Parie le 31 décembre 1793.
Héritier d'une fortune colossale, Biron la dilapida en quelques années et paya ses dettes grâce
aux grains tirés des victoires de ses chevaux aux courses. Admis dans le cercle des familiers de la reine,
célèbre pour ses conquêtes féminines, il fut placé par la rumeur publique au
rang des amants de Marie-Antoinette. Son projet d'alliance entre la France et la Russie fut présenté
au Conseil du Roi mais n'eut aucun succès. Se piquant de comprendre quelque chose à la politique,
il n'hésita pas à suivre les conseils de Mirabeau et se fit élire aux états généraux
par la noblesse du Quercy. Cet écervelé notoire témoigna de plus de sens politique que bien
de ses contemporains aristocrates lorsque, à la fin de la nuit du 4 août, il s'écria, éberlué:
"Messieurs, qu'est-ce que nous avons fait? ". A la dissolution de la Constituante, il demanda à
revenir dans l'armée, où il s'était signalé sous les ordres de Rochambeau en Amérique.
Il fut le chef d'état-major de ce dernier à l'armée du Nord, puis commanda l'armée
du Rhin en Juillet 1792, celle d'Italie à la fin de l'année, prit enfin le commandement des armées
luttant contre l'insurrection vendéenne à la fin de mai 1793. Il se heuta au général
Rossignol, un civil improvisé militaire mais jouissant de la confiance de la Convention, et fut rappelé
à Paris. Ayant eu le tort de présenter une justification écrite précise mais d'une
ironie peu apprèciée par le Comité de salut public, Il fut jeté en prison le 16 juillet.
On sembla l'y oublier et cet esprit persifleur y confia au comte Beugnot, son compagnon de cellule: "Il y
a trop lontemps que ces gen-là m'ennuient; ils vont me faire couper le cou, mais au moins tout sera fini"
Lorsqu'il comparut, le 25 décembre 1793, devant le tribunal révolutionnaire, on lui demanda de décliner
son identité et il repondit : "Chou, navet, Biron, comme vous voudrez" Aux reproches qu'on lui
fit sur sa conduite militaire en Vendée, il retorqua non sans raison : "Vous ne savez pas ce que vous
dites, vous être des ignorants qui n'entendez rien à la guerre. Finissez vos questions". Condamné
à mort, il quitta la salle en disant : "Ma foi, mes amis, c'est fini; je m'en vais" Losqu'on vint
le chercher pour la guillotine, il acheva paisiblement son repas, offrit à boire à son gardien et
partit vers la mort en témoignant d'une sérénité socratique.
Armoirie
® Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799 édition Bouquins
mise à jour le 05/07/2003