Ancelin dit Lagarde de Gémozac a déclaré à un habitant qui refusait de lui payer ses rentes: " Ha vous ne voulez pas me payer! Vas, vas, l'empereur vous fera bien payer, il vous rendra doux comme des moutons".
Ancelin sera libéré le 2 germinal an III et placé sous la surveillance de la municipalité de Sainte, "sa conduite politique n'étant pas celle d'un aristocrate".
© documentation : livre La Révolution français de 1789-1799 à Sainte page 152
Louis Ancelin de la Garde . Baptisé le 22 mars 1744 à Gémozac, il avait
fait toute une carrière dans la marine depuis l'âge de 13 ans jusqu'au grade de
lieutenant de vaisseau. Il avait pris sa retraite en 1781 pour raison de santé à
l'âge de seulement 37 ans, après 24 années de services. Il avait épousé en avril
1780 Alexandrine-Victoire-Hélène de Morant
D'après Albert Bruas dans son ouvrage sur la famille de Morant, le jeune retraité s'était fixé avec sa jeune épouse au château de Bernessart où il vécut étranger à la politique, aussi, quand vint la Révolution, ne crut-il pas devoir émigrer. Mais le 8 floréal an II (27 avril 1794) une dénonciation portée contre lui devant le comité de surveillance de Gémozac devait le conduire devant le tribunal révolutionnaire. Motif : on relevait contre lui un propos tenu en 1791 tendant à l’avilissement de la république, qui... n’existait pas encore...
Après un simulacre d’enquête où l’inculpé ne put présenter aucun moyen de défense, il fut arrêté et transféré à Paris. Le 28 messidor an II (11 juillet 1794), il comparaissait devant le tribunal révolutionnaire et était condamné à mort comme "convaincu de s’être déclaré ennemi du peuple en entretenant des intelligences criminelles avec les ennemis de l’État". Le même jour, Ancelin de la Garde montait sur l’échafaud, dans les dernières victimes de la Terreur. Il fut exécuté par Sanson et ses aides à la barrière du Trône et inhumé dans l'une des deux fosses communes du cimetière de Picpus tout proche. Son nom figure dans la liste des personnes enterrées dans ce lieu et publié dans le livre de Florence de Baudus "Le lien du sang", relatif au massacre de 1306 hommes et femmes, guillotinés sur l'actuelle place de la Nation entre le 14 juin et le 27 juillet 1794.
Sa femme avait elle-même été arrêtée; mais ses bourreaux n’osèrent pas donner suite à ce commencement de poursuites : six jours avant la condamnation à mort de son mari, elle donnait naissance à une fille qui devait porter les prénoms de Louise-Émilie, mais qui, en raison des circonstances, fut inscrite sur les registres de l’état-civil de Xaintes, sous le très curieux prénom de “ Grosseille (sic), enfant femelle, née du mariage de Louis Ancelin Lagarde, cy-devant ex-noble, ex-officier de vaisseau de la marine et de Alexandrine-Victoire-Hélène Maurant ” (17 messidor an II).
© G. de Morant